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FAMILLE AMÉRICAINE

temporaires époux. Les filles qui provenaient de ces liaisons étaient nourries par leurs mères et dressées par elles au travail et au maniement des armes, les garçons étaient rendus à leurs pères ou tués au moment de leur naissance.

Quelle part y a-t-il lieu de faire à la vérité dans ces racontars ? Il est presque impossible de le déterminer ; mais ce que nous connaissons du caractère de certaines tribus guaranies permet d’admettre qu’il ait pu jadis, dans les montagnes guyanaises, se trouver un district peuplé, comme le disaient les Indiens, de « femmes sans maris ».

Les Botocudos, qui sont peut-être les primitifs habitants du Brésil, se sont acquis une réputation de barbarie et d’abrutissement qui semble assez méritée. Ils doivent leur nom au singulier ornement dont tous, hommes comme femmes, se chargent les oreilles et les lèvres et qui affecte la plus grande ressemblance avec le tampon d’une barrique (en portugais, botoque). Les jeunes coquettes de cette peuplade, sans aucun vêtement pour voiler leurs charmes, avec leurs membres grêles, leur buste large, leurs pommettes hautes et saillantes, leur nez épaté, leurs lèvres distendues, chargées de morceaux de bois pareils aux pions d’un jeu de dame, leurs yeux bridés, leurs cheveux taillés en champignons, ne sont pas faites pour donner une idée avantageuse des primitives races américaines.