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TOUTES LES FEMMES

ment américain. Il est indéniable que le Yankee tend à se rapprocher de l’Indien ; son teint devient plus rougeâtre ; ses cheveux s’allongent et s’aplatissent ; la figure prend un caractère âpre ; les traits sont plus arrêtés, d’un contour plus précis ; les lèvres plus minces ; le nez plus arqué est surmonté d’yeux durs et perçants ; la démarche enfin se modifie et acquiert une tournure grave et altière.

L’Américaine-type — puisque de plus en plus les citoyennes des États-Unis monopolisent ce nom — est grande, de complexion rarement épaisse, toujours moins charnue, de teint moins frais que l’Anglaise. Le contraste entre les formes des jeunes filles et celles des jeunes gens est moindre qu’en Europe ; les deux sexes, d’ailleurs, sont élevés ensemble, font les mêmes études et pratiquent les mêmes jeux ; les écolières y gagnent une allure libre et dégagée, un esprit d’initiative hardie, une confiance en elles-mêmes que l’Européenne ignorera longtemps encore.

Les Bostoniennes, comme toutes les femmes de la Nouvelle-Angleterre, sont, aujourd’hui encore, celles qui ont conservé le plus de ressemblance avec leurs sœurs de la Grande-Bretagne ; ces filles sévères des premiers colons qui, sur la Mayflower, abordèrent sur les rives du Nouveau-Monde, affectent une religiosité extrême