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TOUTES LES FEMMES

rues, voilées seulement d’une mantille ou couvertes d’une cape noire.

Les Mexicaines de race croisée, qui forment le gros de la population, ont les formes potelées, élégantes, et les traits délicats bien qu’irréguliers. Leurs cheveux bruns manquent de souplesse ; le front est par trop déprimé, mais le regard et le sourire sont irrésistibles ; les attaches sont très fines ; la main, toute petite, est un véritable bijou.

Les dames de l’aristocratie ne s’occupent guère que de toilettes et de chevaux. Paresseuses à souhait, elles restent, jusqu’à une heure assez avancée, à demi nues, les cheveux flottant sur leurs épaules, dans leurs maisons où personne ne pénètre. Même riches, elles prennent leur repas accroupies sur leur petate. Mais, au moment de la promenade en voiture, ces chrysalides se muent en papillons, étalant de fraîches toilettes, faisant assaut de luxe éblouissant.

Dans les grandes villes, l’américanisation est rapide ; les mœurs yankees se substituent chaque jour aux antiques coutumes, marquant leur victoire par l’abandon de la mantille, que remplacent les modes nouvellement importées de Paris ou de New-York.

Dans le Mexique méridional, s’est conservée l’habitude de manger de la terre ; aux foires qui se tiennent sur le plateau de l’Anahuac, des marchands ambulants vendent aux belles gour-