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TOUTES LES FEMMES

La République de l’Équateur est restée bien plus espagnole que la Colombie ou le Pérou. Les mœurs « péninsulaires », modifiées légèrement pour s’accommoder aux exigences du climat et aux habitudes locales, se retrouvent à Guayaquil, empruntant un charme nouveau aux molles allures, au nonchalant laisser-aller qui, bannis des plateaux des Cordillères, règnent délicieusement dans cette ville que les brises du Pacifique ne suffisent pas à défendre contre les rayons verticaux du soleil. Les femmes y reçoivent les visites, se balançant étendues en des hamacs joliment ornés ; et ce sont également des hamacs que, en guise de sièges, elles offrent aux visiteurs.

Avec les femmes de Montevideo, les pâles Limeñas sont le chef-d’œuvre du continent sud-américain. De beaux yeux noirs et limpides, des traits réguliers et remarquablement fins, des cheveux noirs qui, dans leur profusion, tombent jusqu’à terre, la peau blanche, des proportions parfaites, un pied petit, une jambe fine, de la grâce et de l’esprit, telles sont les femmes de Lima. Leur éducation est imparfaite souvent, mais qu’importe ? elles y suppléent par les charmes naturels de leur entretien. Elles sont dévotes, très pratiquantes, mais indulgentes et naïves ; leur mysticisme ne les empêche pas d’être les plus aimantes et les plus spontanées des femmes.