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TOUTES LES FEMMES

à tant de points de vue, que le jour du vendredi saint. N’avaient-elles pas, en effet, tous les arguments pour elles ? D’abord le soleil aurait bruni leur teint ; et puis, est-il nécessaire d’être vue pour aller visiter les malades et faire l’aumône aux malheureux.

Quelle que soit sa catégorie sociale, grande bourgeoise ou chola de race mélangée, la Chilienne porte, elle aussi, la manta, le matin, et pour se rendre à l’église. Le châle chilien descend en pointe par derrière et forme au-dessus de la tête un étroit capuchon dont la couleur noire fait ressortir la blancheur du teint et l’éclat des yeux. C’est d’une coquetterie suprême : la mante est, en effet, d’étoffe plus ou moins fine, brodée plus ou moins richement, plissée avec plus ou moins d’art ; une boucle conquérante s’en échappe souvent comme par inadvertance. Et de quel joli geste les mignonnes cholitas savent ajuster les plis de leur châle en le rejetant sur l’épaule gauche.

Il faut aller jusqu’au Chili pour trouver des femmes conductrices de tramways. C’est là une conséquence de la dernière guerre contre le Pérou qui priva les villes de leur population masculine. Coiffées de coquets chapeaux de paille, portant comme un uniforme de blancs tabliers, les jeunes cholas s’acquittent à merveille de leurs fonctions. Inutile de dire que celles