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CONCLUSION

portèrent sur les bords de l’Euphrate la connaissance de l’écriture, une industrie relativement avancée, un gouvernement, des lois, une religion, on admettra que notre opinion prend, à cette constatation, une nouvelle force ; surtout si nous référant aux travaux des historiens, nous tenons pour exact le degré de parenté qui leur fait voir dans les antiques fondateurs de l’empire chaldéen et assyrien, les frères de Schesouhor, qui peuplèrent primitivement la vallée du Nil et furent antérieurs même à l’ancien Empire égyptien.

On percevra dans les brumes des traditions lointaines, mères de ces doctrines, la vision de ce peuple antérieur, énergique et savant, disparu subitement à jamais ; mais dont quelques colonies d’aventuriers guidèrent l’humanité barbare dont nous sommes issus, dans la voie du progrès où, depuis eux, l’humanité n’a cessé de marcher.

De quelle race auraient-ils pu être ces hommes ? Ils n’étaient pas blancs, puisque ils ont colonisé les blancs comme aussi les jaunes et les noirs ; ils étaient donc probablement rouges.

Nous n’irons pas plus loin dans cet essai, nous aurions trop à dire, car nous n’avons pas émis cette opinion sans l’avoir sévèrement contrôlée. Mais il serait au moins étrange si l’Australie et l’Amérique nous livraient un jour leur secret, que ce que nous appelons le Nouveau Monde fût un monde plus vieux que l’ancien, et que cette race misérable qui s’éteint, étouffée peu à peu sous l’étreinte d’une civilisation d’un utilitarisme sans pitié, ait été l’éducatrice des nations dont notre science et nos arts sont issus, et qu’elle meure de vieillesse aujour-