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FAMILLE HINDOUE

Par contre, quoi que puisse faire un mari, même hors de son ménage polygame, ses épouses doivent ne jamais cesser de le « vénérer comme une divinité ».

Au risque de détruire une illusion dans l’esprit du lecteur bénévole, il nous faut ici dire un mot des bayadères. Ce nom, qui nous est venu en Europe, avec un tel parfum de grâce et de volupté, vient du mot portugais balleideras ou danseuses, que leur donnèrent les compagnons d’Albuquerque. Les poétiques exagérations de Raynal firent à ces femmes, vers la fin du xviiie siècle, une réputation que les récits modernes ont à peine détruite. Au lieu de ces ravissantes créatures qui nous furent décrites si minutieusement, la caste des bayadères n’offre, à côté des matrones vieillies au service des prêtres, que des beautés toujours fanées avant l’âge. Leurs danses si lascives, leurs pas si provocants ne se composent guère que de gestes plutôt forcés, de postures et de contorsions sans grâce comme sans élégance.

Les devadassis, c’est leur nom véritable, sont prises dans toutes les castes, excepté dans celle des parias. Quelquefois leur vocation est obligatoire, d’autres fois elle est facultative. Une jeune fille destinée à cet état doit venir au temple avant d’être nubile. Là, on l’examine, on l’analyse, on regarde si sa taille est bien prise, sa constitution saine ; puis