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Page:Vignola - Toutes les femmes, vol. 3, 1904.djvu/70

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TOUTES LES FEMMES

Tsiganes.

Un mystère plane sur les origines de ce peuple bizarre qui, comme les Juifs, s’est dispersé dans le monde entier et qui porte, selon les pays que traversent ses bandes nomades, les divers noms de Bohémiens, de Gitanos, de Gypsies, de Tschinganis ou Zingaris. On les rencontre dans l’Inde entière, des sommets de l’Himalaya à l’extrémité du Dekkan, en Europe, en Afrique, au Brésil ; ils sont surtout nombreux en Espagne et en Roumanie ; le sud-est de l’Europe en compte plus de cinq cent mille. On les croit descendants de ces Djats et de ces Bandjaris qui, aux viiie et ixe siècles, ont été chassés par les Arabes des rives de l’Indus. Peut-être est-ce à cette caste de chaudronniers errants que nous devons l’introduction du bronze dans notre Europe occidentale ?

Leurs femmes sont pour la plupart très belles avec leur teint basané, leurs cheveux de jais, leurs yeux d’un noir foncé, leur visage étroit et allongé, leur nez modérément saillant, un peu aigu, jamais aplati, leur bouche petite, abritant deux superbes rangées de perles éblouissantes, inaccessibles à la carie.

Elles accompagnent dans leurs courses ces troupes de montreurs d’ours ou de singes, de chaudronniers, de