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FAMILLE CHINOISE

familles riches, on leur fait, en outre, acquérir quelques talents d’agrément.

Le mariage, en Chine, est un acte obligatoire. Un père de famille est tenu de marier tous ses enfants, sous peine de déshonneur. Le souci de continuer la famille prime toute autre considération, et les parents, le père surtout, n’ont à tenir compte ni des préférences ni des goûts de leurs enfants : ceux-ci n’ont qu’à obéir. À défaut du père, c’est le fils aîné ou le parent le plus proche qui décide. C’est ainsi que sont assez souvent conclues des unions entre enfants en bas âge, parfois même entre enfants qui ne sont pas encore nés.

La famille est constituée, en Chine, d’une façon plus solide que dans l’Europe occidentale. Ce peuple, qui autrefois s’appelait « les cent familles », se plaît à considérer qu’il ne forme lui-même qu’une seule famille étroitement unie, et les devoirs des citoyens — si ce mot peut servir à désigner les sujets du Fils du Ciel — envers le corps social sont ceux d’un fils envers son père.

Le pouvoir du chef de famille sur ses enfants est d’ailleurs absolu. Comme dans la Rome antique, il peut les vendre comme esclaves et, soit par caprice, soit par pauvreté, il use assez fréquemment de ce droit. Cet esclavage, il est vrai, n’est que temporaire, le propriétaire devant, comme aurait fait le