Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/121

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XXXI

L’abbé Dablin aurait bien voulu avertir la marquise de Fayan. Car, si cet avertissement devait la plonger dans l’inquiétude, il devait aussi la préparer à tout, lui donner le temps de songer à sa défense. Et puis, le pauvre curé, en pensant à l’arrestation du docteur Lambert, entrevoyait les plus cruelles extrémités.

Peut-être, malgré ce que j’ai déjà dit, ne se figurera-t-on pas bien nettement, au premier abord, ce caractère profondément courageux, enveloppé dans une gaîne de timidité, comme une lame d’acier dans un étui de peau de daim. L’abbé Dablin tournait son chapeau et cherchait des paroles en présence de son évêque ; il aurait fait un grand détour pour éviter de rencontrer M. le préfet ; mais, en chaire, quand l’ardeur apostolique l’inspirait, il aurait parlé aux princes de la terre ; mais, missionnaire aux colonies, il aurait