Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/170

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de verre, quand un jeune garçon, qui faisait le service en l’absence du domestique principal, apporta le courrier sur un plateau, et le présenta seulement au marquis. Outre le Journal des Débats, il y avait trois lettres que M. de Fayan prit, sans lire les suscriptions, croyant qu’elles lui étaient adressées toutes les trois.

Il les ouvrit en causant, et les parcourut d’un œil distrait.

Tout à coup son regard s’anima, il cessa de répondre à sa fille qui lui parlait, et relut une seconde fois la lettre qui avait éveillé sa surprise.

— Qu’est-ce que cela ? — Voyez donc, ma chère, dit-il, en tendant à la marquise la missive assez gauchement pliée, assez mal écrite, qu’il tenait, — je crois qu’il s’agit de votre femme de chambre.

Mme de Fayan ne pouvait plus voir un nuage au front de son mari sans trembler. Elle n’avait pas attendu, pour s’éveiller en sursaut, les dernières paroles du marquis. Ses angoisses mêmes étaient si vives et si directement dirigées vers une seule pensée, que ces dernières paroles la rassurèrent presque.

Elle prit la lettre et lut :


« Mademoiselle Germiau,

» La présente est pour vous faire à savoir que