Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/176

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

recueillis par le parquet n’étant pas suffisants, l’instruction va continuer… « Oui ! précisément, M. Deprat voyant venir un nouveau chef, voudrait avoir mis le feu aux poudres avant son arrivée. Mais… il faut qu’il attende… et il attendra.

— Et comment ?

— Il ne peut toujours pas aller plus vite que le juge d’instruction, et M. Hivert, qui n’est plus jeune, ne s’enthousiasme pas des jolies demoiselles. En m’écrivant pour m’avertir, il me donna une preuve de sa bonne volonté…

Le fougueux substitut dut attendre, en effet, l’arrivée de son nouveau chef, malgré son impatience et malgré les cris de M. Gallet qui répétait partout que le clergé sans doute avait des intérêts à soutenir dans cette affaire ; car le curé de la Brousse, qui tenait le secret, faisait marcher le parquet selon son gré. — Mais, ajoutait-il, tout cela n’aura qu’un temps et il faudra bien en venir à s’expliquer. Moi, je veux le nom de la mère du poupon, et je l’aurai !

Des décisions opposées de l’abbé Dablin et de M. Gallet, il résulta que l’affaire traîna quelques semaines ; mais l’opinion, au lieu de se calmer par cette attente avide, en devint plus impatientent plus curieuse.