Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/178

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truction si bien commencée. L’abandon de cette poursuite dans un pays où les causes d’éclat n’abondaient point, fut appréciée comme un acte de suprême courtoisie et fit le plus grand bien au procureur impérial venu de Barbezieux.

Pour la marquise, le docteur et l’abbé Dablin ce fut un terrible revers.

Cette fois, ils se trouvaient sans rémission aux mains du zélé substitut.

On ne pouvait pas toujours temporiser. Il fallait craindre l’impatience du parquet et l’impatience du public qui voulait le mot de l’énigme, le dénoûment du drame ; la rage enfin de M. Gallet qui menaçait d’écrire au ministre et voyait en toute l’affaire la déclaration de guerre d’un parti.

En province surtout les susceptibilités politiques sont promptes à s’éveiller et se mêlent à toutes les questions.

Déjà la ville de Saint-Y… se partageait en deux camps.

Dans l’un — et celui-ci se recrutait chez les amis du trône et de l’autel — on défendait mollement Mlle Gallet ; on disait : « Après tout, cette jeune fille a de mauvaises manières. Nous la croyons innocente, mais pourquoi donc faudrait-il mettre le pays à sac et