Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/192

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Que de bien joué ! se dirent quelques hommes.

La marquise accueillit chaleureusement Mlle Ernestine ; Clotilde lui tendit la main. Presque aussitôt, M. Deprat vint l’engager à danser.

D’une part, il pensait que l’occasion se présentait de faire dire, à Mlle Gallet, entre deux figures, le mot qui éclairerait la situation. De l’autre, qu’il devait être, dans la circonstance présente, le premier danseur de cette accusée de la veille.

Le jeune substitut ne dansait guère dans les bals officiels après le premier quadrille. Mlle Ernestine s’était promis de rester, ce soir-là, sur sa chaise pour y voir venir les retours de l’opinion. Cependant, l’un insista et l’autre oublia sa résolution.

— Eh bien, mademoiselle, dit le magistrat galant après la chaîne des dames, avez-vous vu le héros du roman des Écoudelles, M. Isidore Leroux ?

— Non, répondit-elle froidement. Il y a trop de badauds qui courent après lui. Cela doit l’ennuyer, ce jeune homme !

— Tant pis ! j’aurais voulu avoir votre avis.

— Et sur quoi ?

— Vous savez, sans doute, que certaines personnes contestent la vérité de son témoignage ? On prétend que le neveu du curé de la Brousse jouerait ici le