Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

entre Cladel et la Brousse. Une illumination soudaine les lui montra, coupant le parc, et venant aboutir à la chambre de la marquise… Ce même jet de lumière, en éclatant à travers sa mémoire, y éclaira mille circonstances oubliées… mille indices jusqu’alors inaperçus. Il se souvint de l’étrange maladie qui avait précédé la crise du 20 janvier… du trouble de Françon et du docteur, lorsqu’à son retour de Champré il rentra dans la chambre de la marquise, par la petite porte de la tour… du saisissement de Lambert pris à l’improviste par cette question : « Qu’avez-vous donc été faire à la Brousse ? » et de sa réponse qui fut un mensonge.

Toutes les émotions extraordinaires qui agitaient Mme de Fayan depuis quelques mois, son premier cri de révolte quand elle entendit accuser Mlle Gallet, son admiration passionnée pour Lambert, sa haine mal dissimulée pour le substitut, ses longues conférences avec le curé, lui apparurent en une épouvantable vision… Il se souvint aussi de l’adresse qu’elle avait déployée, peu de jours auparavant, pour obtenir de lui la lettre qui devait ouvrir à Françon les portes de la prison de Saint-Y… En même temps, il comprit les honteuses causes de l’indulgence de la marquise pour la paysanne pécheresse…