Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/247

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La comtesse avait déjà saisi le bras de son mari ; mais elle était pourpre de honte et de colère.

— Qu’est-ce ? s’écria M. de Morelay en la voyant émue et tremblante, tandis que la silhouette d’un homme apparaissait à quelques pas, dans l’embrasure de la porte.

— Rien… rien… reprit-elle en s’efforçant de rassurer sa voix ; ce monsieur, sans doute, a cru que je le regardais…

M. de Morelay se retourna fier et interrogateur, ému à son tour, et tout prêt à demander compte à cet inconnu d’une démonstration audacieuse.

Mais l’inconnu avait disparu.

Le mari toutefois demeura un instant immobile, tandis que la femme de rouge devenait pâle, et tremblait d’inquiétude après avoir tremblé de colère.

Puis, personne ne reparaissant, la comtesse murmura :

— Ce n’est rien, ne faites pas attention… moi-même peut-être je me serai trompée…

— Ces Italiens sont très-avantageux, dit le comte en manière de conclusion à l’incident.

Un moment après il ajouta :

— C’était donc beau, ce que vous regardiez là ?

— Oh ! reprit Mme de Morelay, honteuse et men-