Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/28

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les courtines et les bonnes-grâces de calicot blanc bordées de rouge du lit, arranger des fleurs dans les vases en porcelaine de la cheminée, ne passassent inaperçus, si la noble visiteuse ne s’arrêtait pas au presbytère.

— Non ! non ! laissez-moi, ma bonne ! Je préfère aller à l’église. — Je veux y aller.

Elle gagna la porte qui communiquait à la sacristie.


Le soleil donnait en plein, par les volets ouverts, dans la chambre du curé, tandis que l’église était au nord, et seulement éclairée par d’étroites vitrines bleues. La marquise eut un frisson en passant de cette lumière à cette obscurité : d’abord elle ne distingua rien ; puis elle vit le curé en aube, qui arrangeait des vases et des cierges sur le maître-autel. Il tourna la tête au bruit qu’elle fit en remuant une chaise, descendit vivement de son marche-pied laissant la décoration de l’autel inachevée, s’avança avec un empressement respectueux, et, à son tour, insista pour recevoir la marquise chez lui.

— Non ! non ! restons ici, dit-elle. J’y serai mieux pour… ce que j’ai à vous dire.