Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/310

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Paris, dans son hôtel du quai d’Orsay, au milieu de son intérieur jusque-là si heureux et si calme. Après l’ouragan qui venait de bouleverser sa vie, cette paix fut comme un baume rafraîchissant. Sa raison un moment ébranlée reprit peu à peu de la clairvoyance.

Rien sans doute ne pouvait apaiser sa douleur, mais elle trouva les forces nécessaires pour en supporter le poids. En comprenant la grandeur de sa chute, elle comprit l’expiation qu’elle devait à Dieu, aux autres, à elle-même.

Nul n’avait surpris le secret de sa honte, nul ne vit son repentir. Elle ne cria point sa faute au monde par des changements apparents dans sa conduite. Seulement, elle sembla se faire plus bienveillante et plus humble que par le passé, trouva de l’indulgence et des excuses pour toutes les faiblesses, et devint de plus en plus sévère pour elle-même.


LII


Si quelque curieux l’eût suivie le matin, alors que vêtue d’une robe de laine, enveloppée d’un cachemire éteint, coiffée d’un chapeau sombre, et voi-