Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/36

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— Clotilde, dit-elle aussitôt d’une voix brève, laisse-nous.

Par un sentiment dont elle ne se rendait pas compte, Mme de Fayan ne put supporter, même un instant, la présence simultanée de sa fille et du médecin. — Craignait-elle que la contraction et la pâleur de son visage, en présence de ce nouveau confident, pussent être remarquées de la jeune fille ?… Ou bien son intuition maternelle avait-elle deviné que le médecin aimait en secret Clotilde, et sa délicatesse ne voulait-elle pas qu’il pût embrasser d’un même regard, l’ange de ses pensées et la femme coupable qu’il venait secourir ?

Lambert ne laissa pas à Mme de Fayan le douloureux embarras de parler la première. Il prit la main qu’elle lui tendait, la pressa respectueusement comme pour lui dire : « Ayez confiance et comptez sur moi ; » puis, il ajouta :

— J’ai appris que vous étiez souffrante, madame, et je viens me mettre à votre disposition. Si vous voulez bien suivre mes prescriptions, je ne doute pas que vous ne soyez sauvée.

— Que faut-il faire ?

— Madame, vous vous plaindrez dès douleurs que je vous décrirai ; quand vous me ferez appeler, je re-