Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/64

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trouver bien des empreintes dangereuses. L’accouchement avait nécessité plusieurs allées et venues de Lambert et de Françon. Et puis, le cheval du docteur, que l’on cachait depuis le matin dans une vieille serre, tandis que son maître se tenait, ailleurs, à la portée de la marquise, avait marqué son passage sur la neige entre cette serre et la tour du cabinet de toilette ; enfin, tous les périls n’étaient point conjurés.

Lambert à sept heures fut sur pied et courut à la fenêtre. Il faisait à peine jour ; le ciel était chargé comme pendant la nuit, et même, quelques flocons de neige flottaient dans l’air. En ce moment l’énergique docteur, impatient de voir tomber en masses blanches, les nuages noirs, aurait voulu exercer une pression sur le bon Dieu.

Il ne pouvait que monter à cheval et courir à Cladel pour occuper le marquis et soutenir la situation.

Enfin, les flocons se pressèrent, s’épaissirent ; il neigea ! un soupir de délivrance s’échappa de la poitrine de Lambert, dont la physionomie en même temps s’éclaira.

— Ah ! pauvre monsieur, pauvre monsieur ! gémissait la gouvernante, courir le pays d’un temps pareil !