Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/75

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que la vie parisienne. Elle offre alors moins de ressources pour le développement de l’intelligence et autant de ressources de corruption. À Paris, si les jeunes gens ont ce terrible bal Mabille, dont la réputation porte l’effroi jusqu’aux confins du monde civilisé, ils ont aussi mille occasions de prendre part aux luttes de la pensée. En province, où les cercles sont tranchés, dès qu’un jeune homme ne se range point à la haute vertu, il se trouve forcément engagé, peu ou prou, dans l’espèce de franc-maçonnerie que forment les désœuvrés, parce que la société, le tenant en défiance, lui ferme ses salons.

C’est parmi les désœuvrés de province, au demeurant, les meilleurs fils du monde, que s’émeuvent les cabales pour ou contre les actrices, que s’édite la chronique scandaleuse, et que s’inventent les petites ruses pour prendre les passions illicites flagrante delicto. Il faut bien que jeunesse s’amuse !

On doit dire, à la décharge des incriminés, qu’ils sont peut-être plus à même que les barbons de connaître les défaillances de la vertu, et puis que la plupart des histoires peu édifiantes, qui circulent parmi eux, ne vont pas plus loin.

Fernand de Messey était le Lion de Saint-Y…,