Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/77

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Fayan, qui, à Paris, l’eussent laissé misérable pour son rang, lui permettaient, à Cladel, d’être un des rois de la province. Rien de plus naturel donc, et de plus nécessaire même, que de faire précéder de quelques réceptions le mariage de Mlle de Fayan.

Le château, fort vaste, pouvait facilement recevoir une vingtaine d’hôtes.

— Nous inviterions, par exemple, Charlotte et Olympe de Brèves ; leur frère Frédéric. Il a dix-sept ans, et peut compter pour un danseur ; puis les deux demoiselles de Rouard — à celles-ci on ne saurait reprocher trop de jeunesse ! — Mais, elles ont de l’esprit, de la gaieté ; elles portent avec bon goût le chaperon de sainte Catherine ; et, pour le coup, elles dansent bien !

— L’habitude ! s’écria Fernand ; j’étais enfant qu’elles dansaient déjà, et quand je suis revenu du collége, elles servaient de cavaliers pour compléter les quadrilles.

— Hélas ! dit la marquise, les bonnes, demoiselles sont aussi pauvres que nobles !

— Et pas belles…

— Mais charmantes. — Nous avons encore à inviter Louise de Chambly, Éléonore Montaret…

— Oui ! je vois beaucoup de demoiselles, s’écria