Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/80

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comme Mlle Gallet. Mais il faut l’excuser ; elle a perdu sa mère de bonne heure. Du moment, d’ailleurs, où nous invitons les autres jeunes filles, et les autorités, la fille du premier manufacturier de l’arrondissement doit être des nôtres.

— Oh !

Cette exclamation fut commentée par le plus singulier jeu de physionomie.

— Allons ! mon cher Fernand, dit à son tour le marquis, ses excentricités ne sont, après tout, que de petits ridicules — et pour lesquels vous devriez avoir de l’indulgence ; car, lorsque Mlle Gallet chante avec des airs de prima donna, vous criez un des premiers : « Brava ! brava ! » lorsqu’elle porte des plumes et des volants de dentelle, lorsqu’elle déploie, au milieu d’un bal, ce ton qui semble celui d’une femme mariée depuis dix ans, vous semblez trouver cela fort bon.

— Je trouve bon ce qui m’amuse… Mais… vous ne savez donc rien ?

Et le jeune vicomte de Messey indiqua, d’un regard, que la seule présence de Clotilde l’empêchait de s’expliquer plus clairement.