Page:Vignon - Un drame en province - La Statue d Apollon.djvu/98

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À l’aide des renseignements qu’il puisa dans cette conversation avec la paysanne, M. Gallet voulut ouvrir une sorte d’enquête. Malheureusement, cette enquête devait avoir pour base l’acte de naissance de l’enfant, et cet acte, il était impossible d’en découvrir trace.

M. Gallet alla voir le docteur Lambert, et insista, au nom du motif respectable et trop connu, qui le poussait à ces recherches, pour obtenir de lui quelques lumières.

On prévoit quelle dut être l’attitude du docteur.

Profondément affligé par la tournure que les choses avaient prise, navré de la douleur de M. Gallet, révolté de l’ignoble calomnie qui flétrissait une jeune fille, il ne put cependant ni déclarer le lieu de naissance de l’enfant, ni donner des détails qui, en faisant éclater l’innocence de Mlle Gallet, eussent perdu la marquise.

— Je m’offre, avait-il dit, à déclarer sous le serment, que j’ai remis cet enfant à la Jacquelette, et que Mlle Ernestine n’en est pas la mère. Voilà tout ce que me permettent l’honneur et le devoir. Aucune insistance n’obtiendra de moi davantage.

— Chansons ! s’écria le manufacturier, hors de lui. — Et si cet enfant était le fruit de la honte de ma fille,