Page:Vigny - Éloa, 1824.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
20
ÉLOA.

Et comment remonter à la voûte azurée,
Offrant à la lumière éclatante et dorée
Des cheveux dont les flots sont épars et ternis,
Des ailes sans couleurs, des bras, un col brunis,
Un front plus pâle, empreint de traces inconnues,
Parmi les fronts sereins des habitants des nues,
Des yeux dont la rougeur montre qu’ils ont pleuré,
Et des pieds noirs encor d’un feu pestiféré ?
Voilà pourquoi, toujours prudents et toujours sages,
Les Anges de ces lieux redoutent les passages.


C’était là cependant, sur la sombre vapeur,
Que la Vierge Éloa se reposait sans peur ;
Elle ne se troubla qu’en voyant sa puissance,
Et les bienfaits nouveaux causés par sa présence.