sont les hommes éminents dont nous devons honorer le passé, et ceux dont l’avenir nous promet encore de nouvelles splendeurs ; vous étes un corps illustre, nous sommes la nation. »
Eh bien ! puisque cette mère commune veut soulever votre voile et vient chercher la source de vos idées dans vos entretiens ; puisque le grand jour pénètre dans le cabinet des travailleurs et sur la table même du travail, que chacun de nous donc, tour à tour, révèle à tous quelques-uns des mouvements intérieurs de sa pensée et montre les secrets ressorts de ses œuvres.
Eh ! pourquoi les troubles profonds de nos études ne pourraient-ils avoir leurs confessions publiques, comme autrefois le cœur même eut les siennes dans la primitive Église ? La conscience de l’écrivain solitaire peut faire devant tous son examen. Les remords des belles-lettres ne sauraient être bien cruels, et les reproches que l’on se fait ne sont guère que des regrets de n’avoir pas aussi complètement atteint qu’on l’eût voulu, l’idéale beauté que l’on ne cesse de rêver.
Il y a dans la vie de chaque homme une époque où il est bon qu’il s’arrête, comme au milieu de son chemin, et considère, dans un moment de repos et de préparation à des entreprises nouvelles, s’il a laissé derrière lui sur sa