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Page:Vigny - Cinq-Mars, éd. Baldensperger, 1914-1922.djvu/25

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CINQ-MARS.


CHAPITRE PREMIER.

LES ADIEUX.


Fare thee well, and if for ever,
Still for ever fare thee well.
Lord Byron.


Adieu ! et si c’est pour toujours, pour toujours encore adieu…



Connaissez-vous cette contrée que l’on a surnommée le jardin de la France, ce pays où l’on respire un air si pur dans les plaines verdoyantes arrosées par un grand fleuve ? Si vous avez traversé, dans les mois d’été, la belle Touraine, vous aurez longtemps suivi la Loire paisible avec enchantement, vous aurez regretté de ne pouvoir déterminer, entre les deux rives, celle où vous choisiriez votre demeure, pour y oublier les hommes auprès d’un être aimé. Lorsque l’on accompagne le flot jaune et lent du beau fleuve, on ne cesse de perdre ses regards dans les riants détails de la rive droite. Des vallons peuplés de jolies maisons blanches qu’entourent des bosquets,