Page:Vigny - Héléna, 1822.djvu/124

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Vous m’appelez mon fils ? Si vous étiez mon père,
Vos pas seraient tardifs en ces lieux. Et ma mère
Ne viendra-t-elle pas me regarder mourir ?
Aujourd’hui que leur fils va cesser de souffrir,
Qu’ils viennent tous les deux voir ma reconnaissance.
Mais ne les a-t-on pas punis de ma naissance ?
Ils ont dû l’expier, car, devant votre loi,
Si je suis Criminel ils le sont plus que moi.

le prête.

Ô qui que vous soyez ! vous que tant de mystère
Avant le temps prescrit sépara de la terre,
Vous n’aurez plus de fers dans l'asile des morts ;
Si vous avez failli, rappelez les remords,
Versez-les dans le sein du Dieu qui vous écoute,
Ma main du repentir vous montrera la route ;
Entrevoyez le Ciel par vos maux acheté :
Je suis prêtre, et vous porte ici la liberté.
De la confession l’accomplis l’œuvre sainte,
Le tribunal divin siège dans cette enceinte.