Page:Vigny - Héléna, 1822.djvu/145

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Que dédaigne l’époux, que l’enfant méconnaît,
Et dont le souvenir dans les songes renaît.
Ainsi, toute au berceau qui la tient asservie,
mère avec ses, pleurs voit s’écouler sa vies.
Rappelez les plaisirs, ils fuiront votre voix,
Et leurs chaînes de fleurs se rompront sous vos doigts.



Ensemble, à pas légers, traverse la carrière ;
Que votre main touche une heureuse main ;
Et que vos pieds savans à leur place première
Reviennent, balancés dans leur double chemin.



Dansez : un jour, hélas ! ô reines éphémères !
De votre jeune empire auront fui les chimères ;
Rien n’occupera plus vos cœurs désenchantés,
Que des rêves d’amour bien vite épouvantés,
Et le regret lointain de ces fraîches années
Qu’un souffle a fait mourir, en moins de temps fanées