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Page:Vigny - Héléna, 1822.djvu/153

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En vain je redemande aux fêtes
Leurs premiers éblouisse mens,
De mon cœur les molles défaites
Et les vagues enchante mens :
Le spectre se mêle à la danse ;
Retombant avec la cadence,
Il tache le sol de ses pleurs,
Et de mes yeux trompant l’attente,
Passe sa tête dégoûtante
Parmi des fronts ornés de fleurs.

Il me parle dans le silence,
Et mes nuits entendent sa voix ;
Dans les arbres il se balance
Quand je cherche la paix des bois.
Près de mon oreille il soupire,
On dirait qu’un mortel expire,
Mon cœur se serre épouvante :
Vers les astres mon œil se lève,
Mais il y voit pendre le glaive :
De l’antique fatalité.