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LES DESTINÉES.

XX

Seule dans l’Océan, seule toujours ! — Perdue
Comme un point invisible en un mouvant désert,
L’aventurière passe errant dans l’étendue,
Et voit tel cap secret qui n’est pas découvert.
Tremblante voyageuse à flotter condamnée,
Elle sent sur son col que depuis une année
L’algue et les goëmons lui font un manteau vert.

XXI

Un soir enfin, les vents qui soufflent des Florides
L’entraînent vers la France et ses bords pluvieux.