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L’ESPRIT PUR.

À ÉVA

I

Si l’orgueil prend ton cœur quand le peuple me nomme,
Que de mes livres seuls te vienne ta fierté.
J’ai mis sur le cimier doré du gentilhomme
Une plume de fer qui n’est pas sans beauté.
J’ai fait illustre un nom qu’on m’a transmis sans gloire.
Qu’il soit ancien, qu’importe ? — Il n’aura de mémoire
Que du jour seulement où mon front l’a porté.