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LES DESTINÉES.

II

L’oracle est à présent dans l’air et dans la rue.
Le passant au passant montre au ciel tout point noir.
Nous-même en mon désert nous lisions dans la nue,
Quatre ans avant l’éclair fatal. — Mais le pouvoir
S’enferme en sa doctrine, et, dans l’ombre, il calcule
Les problèmes sournois du jeu de sa bascule,
N’entend rien, ne sait rien et ne veut pas savoir.

III

C’était l’an du Seigneur où les songes livides
Écrivaient sur les murs les trois mots flamboyants ;