Page:Vigny - Poèmes antiques et modernes, éd. Estève, 1914.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


ANTIQUITE BIBLIQUE

LA FILLE DE JEPHTÉ[1]

poème
Et de là vient la coutume qui s’est toujours observée depuis en Israël,

Que toutes les filles d’Israël s’assemblent une fois l’année, pour pleurer la fille de Jephté de Galaad pendant quatre jours.

Juges, ch. xi, V. 39-40.


Titre : P1, pas de sous-titre.


Voilà ce qu’ont chanté les filles d’Israël,
Et leurs pleurs ont coulé sur l’herbe du Carmel :

— Jephté de Galaad a ravagé trois villes[2] ;
Abel ! la flamme a lui sur tes vignes fertiles !
Aroër sous la cendre éteignit ses chansons.
Et Mennith s’est assise en pleurant ses moissons !

  1. Pour l’idée première et le choix du sujet, voir Chateaubriand, Martyrs, l. XVIII : L’Église se préparait à souffrir avec simplicité ; comme la fille de Jephté, elle ne demandait à son père qu’un moment pour pleurer son sacrifice sur la montagne. — et Fleury, Mœurs des Israélites, 1712, p. 258 : Les Israélites étaient fort religieux à observer leurs vœux et leurs serments. Pour les vœux, l’exemple de Jephté
  2. Var : P1, Le fer de Galaad a ravagé vingt villes ;