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préfaces

[1837][1].

Ces poëmes sont choisis par l’auteur parmi ceux qu’il composa dans sa vie errante et militaire. Ce sont les seuls qu’il juge dignes d’être conservés.

Plusieurs nouveaux poëmes en remplacent d’autres qu’il retranche de l’élite de ses créations.

L’avenir accepte rarement tout ce que lui lègue un poëte. Il est bon de chercher à deviner son goût et de lui épargner, autant qu’on le peut faire [2], son travail d’épurations rigides. Si cela est praticable, c’est, comme ici, lorsque doivent paraître des œuvres complètes sous les yeux de leur auteur et lorsqu’il sait se connaître lui-même et se juger sévèrement.

Le seul mérite qu’on n’ait jamais disputé à ces compositions, c’est d’avoir devancé, en France, toutes celles de ce genre, dans lesquelles une pensée philosophique est mise en scène sous une forme Épique ou Dramatique.

Ces poëmes portent chacun leur date. Cette date peut être à la fois un titre pour tous et une excuse pour plusieurs ; car, dans cette route d’innovations, l’auteur se mit en marche bien jeune, mais le premier.

Août 1837.
  1. Cette préface est reproduite, seule et sans aucun changement, sauf la variante ci-dessus, dans toutes les éditions ultérieures.
  2. Var : D, qu’on peut le faire.