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poèmes antiques et modernes

{{#tag :poem| Soit que sachant des yeux la force enchanteresse, Il veuille ne montrer d’abord que par degrés Leurs rayons caressants encor mal assurés, Soit qu’il redoute aussi l’involontaire flamme Qui dans un seul regard révèle l’âme à l’âme[1]. Tel que dans la forêt le doux vent du matin[2] Commence ses soupirs par un bruit incertain Qui réveille la terre et fait palpiter l’onde ; Élevant lentement sa voix douce et profonde, Et prenant un accent triste comme un adieu, Voici les mots qu’il dit à la fille de Dieu :


» D’où viens-tu, bel Archange ? où vas-tu ? quelle voie[3] » Suit ton aile d’argent qui dans l’air se déploie[4] ? » Vas-tu, te reposant au centre d’un Soleil, » Guider l’ardent foyer de son cercle vermeil[5] ; » Ou, troublant les amants d’une crainte idéale, » Leur montrer dans la nuit l’Aurore boréale[6] ; » Partager la rosée aux calices des fleurs, }}

  1. Var : M, 1er  main, Qui remplit un regard de la couleur de l’âme. 2e main, Qui par les yeux aux yeux révèle l’âme à l’âme. 3e main, texte actuel.
  2. Var v. 87-92 : M, Une première rédaction de ce passage, au verso du feuillet, ne donne que ces deux vers : Sa voix semble gémir et faire un doux adieu | Dans ces mots qu’il adresse à la fille de Dieu. La seconde rédaction, au recto, donne les cinq vers dans leur teneur actuelle, sauf le 1er  hémistiche du vers 87 : Comme dans la forêt et le vers 91 : Comme s’il, s’affligeait et faisait quelque adieu.
  3. Var : M, 1er  main, bel Archange, M, 2e main, O, A-C2, belle Archange, — En haut de la page du manuscrit qui commence par le vers 93, ces indications jetées : (demandes) quelle M. Vauquet.
  4. Var : M, Suivra en surcharge : Suit
  5. Var : M, au-dessus de Guider, Rallumer biffé.
  6. Var : M, 1er  main ; Porter aux sombres nuits 2e main, Leur montrer dans la nuit