Page:Vigny - Servitude et grandeur militaires, 1885.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L’Adjudant reprit :

« Eh bien, tant mieux ! dis-je, j’aime autant te voir travailler ça que tes pierres de taille.

— Ah ! ce que je bâtissais valait mieux que ce que je construis à présent. Ça ne passait pas de mode et ça restait plus longtemps debout. Mais en tombant, ça pouvait écraser quelqu’un ; au lieu qu’à présent, quand ça tombe, ça n’écrase personne.

— C’est égal, je suis toujours bien aise, » dis-je…

C’est-à-dire, aurais-je dit ; car le caporal vint donner un si terrible coup de crosse dans la canne de mon vieil ami Michel, qu’il l’envoya là-bas, tenez là-bas, près de la poudrière.

En même temps il ordonna six jours de salle de police pour le factionnaire qui avait laissé entrer un bourgeois.

Sedaine comprit bien qu’il fallait s’en aller ; il ramassa paisiblement sa canne, et, en sortant du côté du bois, il me dit :

« Je t’assure, Mathurin, que je conterai tout ceci à la Reine. »