plus solide et la plus simple de la conduite d’un homme. Vous verrez à combien peu elle se réduit ; mais, en vérité, monsieur, je pense que cela suffit à la vie d’un honnête homme, et il m’a fallu bien du temps pour arriver à trouver la source de la véritable grandeur qu’il peut y avoir dans la profession presque barbare des armes.
Ici le capitaine Renaud fut interrompu par un vieux sergent de grenadiers qui vint se placer à la porte du café, portant son arme en sous-officier et tirant une lettre écrite sur papier gris placée dans la bretelle de son fusil. Le capitaine se leva paisiblement et ouvrit l’ordre qu’il recevait.
— « Dites à Béjaud de copier cela sur le livre d’ordres, dit-il au sergent.
— Le sergent-major n’est pas revenu de l’arsenal, » dit le sous-officier, d’une voix douce comme celle d’une fille, et baissant les yeux sans même daigner dire comment son camarade avait été tué.
— « Le fourrier le remplacera, » dit le capitaine sans rien demander ; et il signa son ordre sur le livre du sergent qui lui servit de pupitre.
Il toussa un peu et reprit avec tranquillité :