Les mots de notre langage familier ont
quelquefois une parfaite justesse de sens. C’est bien
servir, en effet, qu’obéir et commander dans une
Armée. Il faut gémir de cette Servitude, mais il
est juste d’admirer ces esclaves. Tous acceptent
leur destinée avec toutes ses conséquences, et,
en France, surtout, on prend avec une extrême
promptitude les qualités exigées par l’état
militaire. Toute cette activité que nous avons se fond
tout à coup pour faire place à je ne sais quoi de
morne et de consterné.
La vie est triste, monotone, régulière. Les heures sonnées par le tambour sont aussi sourdes et aussi sombres que lui. La démarche et l’aspect sont uniformes comme l’habit. La vivacité de la jeunesse et la lenteur de l’âge mûr finissent par prendre la même allure, et c’est celle de l’arme.