antique ameublement, des armes jetées sur des livres, une énorme table couverte d’un tapis qui en cachait les pieds, et sur cette table deux tasses de thé : tout cela était sombre, et brillait par intervalles de la flamme rouge d’un large feu, ou bien se laissait deviner à demi, et par reflets, sous la lueur jaunâtre de la lampe. Les rayons de cette lampe tombaient d’aplomb sur la figure impassible du Docteur Noir et sur le large front de Stello, qui reluisait comme un crâne d’ivoire poli. Le Docteur attachait sur ce front un œil fixe, dont la paupière ne s’abaissait jamais. Il semblait y suivre en silence le passage de ses idées et la lutte qu’elles avaient à livrer aux idées de l’homme dont il avait entrepris la guérison, comme un général contemplerait, d’une hauteur, l’attaque de son corps d’armée montant à la brèche, et le combat intérieur qui lui resterait à gagner contre la garnison, au milieu de la forteresse à demi conquise.
Stello se leva brusquement et se mit à marcher à grands pas d’un bout à l’autre de la chambre. Il avait passé sa main droite sous ses habits, comme pour contenir ou pour déchirer son cœur. On n’entendait que le bruit de ses