Page:Vigny - Stello ou Les diables bleus, 1832.djvu/203

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Le bonhomme voulait bien m’en dire plus long, mais je le pris par la main et lui dis : « Tenez, mon ami, réveillez-moi mon domestique, si vous le pouvez, et dites-lui qu’il me faut un chapeau pour sortir. »

J’allais le laisser dans l’antichambre et je ne prenais plus garde à lui, lorsqu’en ouvrant la porte de mon cabinet, je m’aperçus qu’il me suivait, et il entra avec moi. Il avait, en entrant, jeté un long regard de terreur sur Blaireau, qui n’avait garde de s’éveiller.

« Eh bien, lui dis-je, êtes-vous fou ?

— Non, monsieur ; je suis suspect, me dit-il.

— Ah ! c’est différent. C’est une position assez triste, mais respectable, repris-je. J’aurais dû vous deviner à cet amour de se déguiser en domestique qui vous tient tous. C’est une monomanie. Eh bien, monsieur, j’ai là une grande armoire vide, s’il peut être agréable d’y entrer ? »

J’ouvris les deux battants de l’armoire, et le