qui commençait à remplacer la poudre. Sa taille aurait pu, je crois, avoir pour ceinture le bracelet de bien des femmes. Sa tête, petite, penchée en avant avec grâce, comme celle des gazelles et des cygnes ; sa poitrine faible et ses épaules un peu courbées, à la manière des jeunes personnes qui grandissent, ses bras minces et longs, tout lui donnait l’aspect élégant et intéressant à la fois. Son profil régulier, sa bouche sérieuse, ses yeux tout noirs, ses sourcils sévères et arqués comme ceux des Circassiennes, avaient quelque chose de déterminé et d’original qui étonnait et charmait la vue. C’était mademoiselle de Coigny ; c’était elle que j’avais vue priant Dieu dans le préau.
Elle avait l’air de penser avec plaisir à tout ce qu’elle faisait, et non à ceux qui la regardaient faire. Elle s’avança avec les étincelles de la joie dans les yeux. J’aime cela à cet âge de seize ou dix-sept ans ; c’est la meilleure innocence possible. Cette joie, pour ainsi dire innée, électrisait les visages fatigués des prisonniers. C’était bien la jeune captive qui ne veut pas mourir encore.
Son air disait :
Ma bienvenue au jour me rit dans tous les yeux,
et :