cette opinion injurieuse pour moi ! — Qui me fait donner le nom de dictateur en France ? les contre-révolutionnaires, les anciens Dantonistes et les Hébertistes qui restent encore à la Convention ; les fripons comme L’Hermina, que je dénoncerai à la tribune ; des valets de Georges d’Angleterre, des conspirateurs qui veulent me faire haïr par le peuple, parce qu’ils savent la pureté de mon civisme et que je dénonce leurs vices tous les jours ; des Verrès, des Catilina, qui n’ont cessé d’attaquer le gouvernement républicain, comme Desmoulins, Ronsin et Chaumette. — Ces animaux immondes qu’on nomme des rois sont bien insolents de vouloir me mettre une couronne sur la tête ! Est-ce pour qu’elle tombe comme la leur un jour ? Il est dur qu’ils soient obéis ici par de faux républicains, par des voleurs qui me font des crimes de mes vertus. — Il y a six semaines que je suis malade, vous le savez bien, et que je ne parais plus au Comité de salut public. Où donc est ma dictature ? N’importe ! La coalition qui me poursuit la voit partout ; je suis un surveillant trop incommode et trop intègre. Cette coalition a commencé dès le moment de la naissance du gouvernement.
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