jalousie ni de mélancolie, prenait le Roi quand il venait, et, le reste du temps, se faisait poudrer, friser et épingler, en racine droite, en frimas et en repentirs ; se regardait, se pommadait, se faisait la grimace dans la glace, se tirait la langue, se souriait, se pinçait les lèvres, piquait les doigts de sa femme de chambre, la brûlait avec le fer à papillotes, lui mettait du rouge sur le nez et des mouches sur l’œil ; courait dans sa chambre, tournait sur elle-même jusqu’à ce que sa pirouette eût fait gonfler sa robe comme un ballon, et s’asseyait au milieu en riant à se rouler par terre. Quelquefois (les jours d’étude), elle s’exerçait à danser le menuet avec une robe à panier et à longue queue, sans tourner le dos au fauteuil du Roi, mais c’était là la plus grave de ses méditations et le calcul le plus profond de sa vie ; et, par impatience, elle déchirait de ses mains la longue robe moirée qu’elle avait eu tant de peine à faire circuler dans l’appartement. Pour se consoler de ce travail, elle se faisait peindre au pastel, en robe de soie bleue ou rose, avec des pompons à tous les nœuds du corset, des ailes au dos, un carquois sur l’épaule et un papillon noyé dans la poudre de ses
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