de les élever sans cesse par des paroles de commisération et d’amour. Comme une lampe toujours allumée ne jette qu’une flamme très incertaine et vacillante lorsque l’huile qui l’anime cesse de se répandre dans ses veines avec abondance, et puis lance jusqu’au faîte du temple des éclairs, des splendeurs et des rayons lorsqu’elle est pénétrée de la substance qui la nourrit, de même je sens s’éteindre les éclairs de l’inspiration et les clartés de la pensée lorsque la force indéfinissable qui soutient ma vie, l’Amour, cesse de me remplir de sa chaleureuse puissance ; et, lorsqu’il circule en moi, toute mon âme en est illuminée, je crois comprendre tout à la fois l’Eternité, l’Espace, la Création, les créatures et la Destinée ; c’est alors que l’Illusion, phénix au plumage doré, vient se poser sur mes lèvres, et chante.
« Mais je crois que, lorsque le don de fortifier les faibles commencera de tarir dans le Poète, alors aussi tarira sa vie ; car, s’il n’est bon à tous, il n’est plus bon au monde.
« Je crois au combat éternel de notre vie intérieure, qui féconde et appelle, contre la vie extérieure, qui tarit et repousse, et j’invoque la pensée