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CHATTERTON.

LE QUAKER, à Chatterton qui fait un mouvement
pour se retirer chez lui.

Non, non, ne t’en va pas, on parle de toi.

KITTY BELL, au quaker.

Mon ami, voulez-vous avoir la bonté de lui demander s’il veut déjeuner avec mon mari et mes enfants ?

LE QUAKER.

Vous avez tort de l’inviter, il ne peut pas souffrir les invitations.

KITTY BELL.

Mais c’est mon mari qui le veut.

LE QUAKER.

Sa volonté est souveraine. (À Chatterton.) Madame invite son hôte à déjeuner et désire qu’il prenne le thé en famille ce matin…

(Bas.) Il ne faut pas accepter ; c’est par ordre de son mari qu’elle fait cette démarche ; mais cela lui déplaît.

JOHN BELL, assis, lisant le journal, s’adresse à Kitty.

L’a-t-on invité ?

KITTY BELL.

Le docteur lui en parle.

CHATTERTON, au quaker.

Je suis forcé de me retirer chez moi.