dans leur âme,… un signe vivant et visible de notre noblesse », Chatterton ne fut pas seulement un épisode de carrière, mais un haut fait éloquent. Quatre ans avant sa mort, le 15 décembre 1859, Vigny entretenait encore l’Académie des morts désespérées d’écrivains, Nerval, A. Masson, Bordas, Dumoulin, D’Avrigny. C’était rester fidèle, comme il l’avait toujours été, à ce dessein, tout de revendication idéaliste, qui lui avait fait écrire :
Ensuite, et plus que jamais, les plans dramatiques de Vigny restent en portefeuille et sur chantier. D’innombrables projets de pièces émaillent toujours ses papiers intimes : on les trouvera dans le Journal inédit. C’est là que le poète se donnait, de sa médiocre fidélité apparente à la forme dramatique, une explication curieuse :
II. LES TEXTES.
LES MANUSCRITS.
LA MARÉCHALE D’ANCRE.
Le manuscrit de La Maréchale d’Ancre, donné par Vigny à Mme Dorval et par celle-ci à F. Lumet, appartient aujourd’hui à Mme de Béhague qui a bien voulu nous permettre de le consulter. Dans sa reliure romantique à fermoirs, assez terne, aux initiales de Mme Dorval, il réunit des feuillets de deux sortes de papier, d’une pagination discontinue. Il porte l’indication : « écrit du 2 août au [27 septembre] 30 octobre 1830 », indice d’une remise en œuvre que le déroulement contemporain des événements politiques explique assez ; d’ailleurs