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un sauvetage émouvant

— Et ce ne sera pas long ! s’écria le Parisien en s’emparant d’un couteau.

Dix minutes plus tard, matelots et porteurs dévoraient à belles dents. Vernier et le comte, assis à l’écart, faisaient honneur à une épaisse tranche de rôti.

Le repas achevé, le capitaine annonça qu’il allait retourner dans les bois. Cette fois, tous s’offrirent pour l’accompagner.

— Reposez-vous, leur dit-il, Valentin et Loriot me suffiront.

Tous trois s’éloignèrent pour regagner la forêt, espérant bien découvrir encore quelque gibier qui pût assurer la subsistance pendant le reste du voyage.

Ils battirent les bois pendant plusieurs heures, mais sans rencontrer quoi que ce fût qui ressemblât à ce qu’ils cherchaient. Vainement le Parisien plongeait-il dans l’ombre épaisse des regards perçants, il ne percevait rien autre que la noire silhouette des arbres séculaires et les troncs desséchés qui jonchaient le sol, rendant la marche très pénible.

Tout à coup, le capitaine jeta un cri.

Valentin et Loriot, qui marchaient un peu en arrière avancèrent rapidement, mais ils cherchèrent en vain de tous côtés, Vernier avait disparu.

Soudain Loriot saisit Valentin par le bras et le rejeta violemment en arrière.

Devant eux, une large excavation s’ouvrait, visible seulement par l’ombre profonde qui l’emplissait et qui tranchait en noir sur le sol enténébré.

Le Parisien se coucha à plat ventre et, se pen-