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au klondyke

Tout heureux de sa découverte, il alla rejoindre Valentin, et tous deux, s’aidant des aspérités et soutenant Vernier, se dirigèrent vers la plate-forme, où le corps du capitaine fut étendu.

Le Parisien s’empressa de déboutonner la tunique de son chef.

— Il vit ! cria-t-il joyeusement… Il n’est qu’évanoui !

Alors commença une série de frictions énergiques dont le résultat ne se fit pas longtemps attendre.

En rouvrant les yeux, le capitaine promena autour de lui un regard interrogateur.

— Vous vous demandez où vous êtes, n’est-ce pas ? lui dit Loriot.

— En effet… Je ne me souviens de rien.

— Nous étions en chasse dans la forêt, quand vous êtes tombé dans une gouffre… Vous souvenez-vous, maintenant ?

— Oui, oui, je me souviens… En tombant, le poids de ma chute, venant de haut, m’a entraîné au fond de cette eau et j’ai eu beaucoup de peine à remonter à la surface ; alors, suffoqué, presque asphyxié, j’ai senti que je perdais connaissance… Mais comment m’as-tu repêché ?

— Ça n’a pas été bien difficile : vous étiez cramponné à un roc.

— Cela ne m’étonne nullement. Lorsqu’on se noie, la main se crispe sur tout ce qu’elle trouve.

Loriot expliqua alors au capitaine comment lui et Valentin étaient parvenus au fond de ce gouffre qui avait failli lui être si fatal.