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au klondyke

Lynn jusqu’à Dyca, ville composée de tentes mobiles. Là, ils s’arrêtent plusieurs jours pour se procurer des Indiens qui transportent leur bagage jusqu’aux lacs, à 24 milles au delà du défilé de Chilkoot, lequel est à 4,000 pieds de hauteur. Ce défilé est le point le plus dangereux de la route, et il faut, pour le franchir, une vigueur et une endurance peu communes, car on doit se livrer à une véritable escalade de 1,000 pieds, pendant laquelle le moindre faux pas serait mortel. Ce difficile passage franchi, on atteint une série de cinq lacs qui conduisent au Youkon à travers des rapides dangereux.

Tout en donnant ces détails, l’officier de marine tenait les yeux fixés sur son ami, épiant un tressaillement ou une inquiétude ; mais le visage du comte était aussi calme que s’il se fût agi de frivolités.

— Allons, dit l’ami de M. de Navailles, je vois que les dangers ne t’effraient point. Maintenant que je t’ai parlé de la route que d’autres suivent, je vais t’en indiquer une qui, à mon avis, est bien préférable, quoique un peu plus longue, et que je prendrai si tu viens avec moi au Youkon.

— Tu connais une autre route ?

— Celle par où j’ai passé lorsque j’ai relâché dans la brie de Mackenzie.

— Voyons cet itinéraire.

— Partir du Havre, remonter l’Atlantique jusqu’au détroit de Davis, qui sépare le Groënland de la terre de Baffin, suivre les détroits de Lancastre, de Barrow, de Banks, déboucher dans l’océan Arctique et gagner la baie de Makenzie.

— C’est dit, fit le comte en se levant et marchant par